samedi 08 juillet 2023

Aimez-vous les oiseaux ?

 

20 millions d'oiseaux disparaissent chaque année en Europe. C'est une étude du CNRS et de l'université de Montpellier qui nous l'apprend. Pourquoi ? Parce que les insectes se font rares. La faute aux pesticides agricoles en premier lieu. Mais il y a d'autres causes  sur lesquelles nous pouvons agir plus directement, juste en changeant notre regard et nos pratiques. Au passage, on pourra même faire des économies !

 

En finir avec l'obsession du jardin ou de la rue « propre »

Non, la nature n'est pas « sale ». Elle est même indispensable à la survie de l'espèce humaine qui en fait totalement partie. Pour abriter la vie – oiseaux, insectes et micro-organismes – un jardin doit être foisonnant et se composer de multiples petits univers, même si c'est un petit jardin.

Des petits tas de pois, des recoins peuvent abriter des amphibiens. Les fleurs, même sauvage, attirent les insectes pollinisateurs comme les abeilles, guêpes, papillons, coléoptères ou mouches (oui oui!)

Fleurs, herbes folles comme les graminées, trèfle nourrissent nombre d'oiseaux l'hiver. Les éradiquer c'est donc supprimer une ressource en nourriture précieuse.

Laissez donc dans votre jardin quelques coins tranquilles où tout s'épanouit librement. Ça vous fera moins de boulot et il se pourrait même que ce soit joli (sauf si vous trouvez que les papillons sont laids) !

Il faudrait en finir avec cette obsession du gazon moquette qui nous oblige en outre à acheter de coûteuses tondeuses et n'a rien à voir avec la nature.

Et il faut cesser de percevoir ces irrépressibles tontes comme des déchets. Rennes métropole interdira l'apport de tontes de pelouses en déchèterie à partir du 1er janvier 2024. Ces tontes qui de toute façon sont des ressources : pour pailler ses plates-bandes ou son potager, pour alimenter son compost qui servira d'engrais, etc.
 

Cesser de tout plastifier

Le Conseil d'architecture et d'urbanisme du Finistère nous explique dans une brochure pourquoi il faut cesser de bâcher les talus ou parterres. Ces bâches plastiques censées empêcher les plantes indésirables de pousser et maintenir l'eau du sol sont en fait d'abord des étouffoirs et stérilisateurs du sol. Les vers et insectes deviennent inaccessibles aux oiseaux. Et surtout ces bâches se dégradent inévitablement au fil du temps. Vous ne les voyez pas, mais les micro particules de plastiques qui s'en détachent contaminent les sols, les eaux ...et au final c'est vous qui les avalez.
 

Préférer les haies aux clôtures artificielles

Encore une mode étrange que celle de ces clôtures rigides, également très chères, qui cernent nos terrains. Les oiseaux n'ont aucune chance d'y faire leur nid. Les haies sont non seulement des abris de biodiversités mais elles sont franchement plus jolies que ces murs de fils de fer, de PVC plastiques ou de parpaings ! On appréciera leur ombre au plus fort de l'été, leurs couleurs si elles sont fleuries et mieux encore leurs saveurs. Oui, pensez donc à des haies de petits fruitiers, vous gagnerez sur tous les tableaux : goyaviers du Chili, sureau noir, noisetier, mûrier de Corée, arbousier, cassissier ou même sorbier des oiseleurs pour en revenir à nos amis à plumes. Vous partagerez vos baies avec eux.

 

De l'image à l'atténuation des effets du changement climatique

Petite cité de caractère, Le Faou a eu la très bonne idée d'inciter la population à fleurir les pieds de murs. Vergerettes (érigérons), campanules, aubriète, céraistes et autres ruines de Rome ravissent les yeux et les insectes pollinisateurs, tout en réduisant le travail des équipes municipales et au final – peut-être – vos impôts locaux !

La végétalisation en ville n'est pas seulement une question esthétique, en plus d'être une solution partielle à l'effondrement de la biodiversité. A l'heure du réchauffement global, c'est une question d'absorption du CO2, de régulation de la température ambiante et de réduction des inondations, de rétention des polluants.. C'est aussi pour cette raison que le Conseil départemental plante des milliers d'arbres un peu partout dans le Finistère.

Nous avons trop longtemps perçu la nature sauvage comme une nuisance alors qu'elle est notre alliée !
 

Véronique Muzeau, journaliste et citoyenne du climat


Sources :

https://www.mnhn.fr/fr/le-declin-des-insectes-pollinisateurs
https://metropole.rennes.fr/en-2024-la-fin-du-depot-de-tonte-en-decheterie
https://www.caue-finistere.fr/stop-aux-baches-en-plastique/
https://www.lefaou.bzh/fr/bien-bouger/animations-actualites/fleurissement-des-pieds-de-mur/
https://www.finistere.fr/Actualites/Le-Conseil-departemental-du-Finistere-plante-500-000-arbres



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Laisser place aux plantes sauvages dans le jardin améliore la biodiversité et sert aussi de réserve de nourritures pour les insectes donc les oiseaux.
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On peut utiliser la tonte de jardin pour butter ses pommes de terre, c'est très efficace !
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Les pieds de mur fleuris enchantent les yeux et les abeilles.
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